AU FIL DES MOIS… MAI 2025
Un mois d’avril comme celui qui vient de s’écouler est relativement rare dans notre région. Peu ou pas de pluie et, pour ceux qui font des relevés, les pluviomètres ne se sont jamais remplis… Une fraîcheur relative avec un vent de nord-est toujours dominant, qui depuis plusieurs années maintenant, souffle dès la sortie de l’hiver. Les floraisons ont été abondantes, qu’elles soient fruitières ou bocagères, elles ont permis à nos colonies qui étaient en état, de faire une belle rentrée de nectar et pour notre plus grand plaisir, remplir les hausses.
Faire des essaims artificiels avec une colonie forte
Les visites ont pu être effectuées dans de bonnes conditions, peu d’anomalies sur le couvain, belles colonies en général. C’était le moment approprié pour changer les cadres de rive et apporter de la cire neuve, afin que la rotation des cadres se fasse pour assurer une bonne conduite apicole et veiller au bien-être de nos protégées. Les cadres neufs positionnés entre celui du pollen et le premier cadre de couvain sera déplacé sans tarder et avant qu’il ne soit rempli de nectar, en le positionnant au centre de la ruche. Pensez à numéroter les cadres pour faciliter cette rotation. Autre précision sur ce sujet, cela permet également de faire développer plus rapidement la colonie car au centre du nid à couvain, la reine viendra très rapidement pondre.
Positionner les cadres neufs bâtis et pondus au centre du couvain
La pose des hausses a été faite dès la fin du mois de mars avec parfois, par précaution, la mise en place d’un isolant sur une partie des cadres (morceau de couverture de survie ou isolant de porte de garage…). Des essaims artificiels ont pu également être constitués pour à la fois « dégonfler » certaines colonies, augmenter son cheptel ou pallier aux pertes hivernales qui ont été importantes cette année.
Grille à reine et hausses
Sur quelques secteurs bien protégés, les hausses se sont rapidement remplies, deux par ruche… Une récolte avant la fin du mois d’avril a pu être faite, fait rarissime. Ainsi, nous constatons depuis quelques années que des récoltes de printemps peuvent être faites dans notre département, ce n’est plus de l’utopie, et non seulement il y a possibilité d’en faire une, mais cela est indispensable si l’on ne veut pas voir partir des essaims sur l’ensemble des colonies.
Essaim
La période tant redoutée de tous les apiculteurs reste l’essaimage et même si vous avez été prévoyants, donné de la cire à étirer, posé des hausses, fait des essaims artificiels, quelques départs vont quand même être constatés malgré tous ces efforts. L’essaimage reste le mode de reproduction naturel des colonies d’abeilles, mais voir ou constater une ruche se vider d’une grande partie de sa population peut engendrer un certain découragement, soyons donc vigilants. Un dicton à méditer : essaim de mai vaut vache à lait…
Cellules royales d’essaimage
En ce début de printemps, l’euphorie qui règne au sein de la ruche est également appelée fièvre d’essaimage, car rien ou presque ne peut contrer ce rituel ancestral. Les ouvrières, poussées par cet instinct, édifieront des cellules royales en nombre qui pourront potentiellement donner naissance à autant de reines et de surcroît à plusieurs essaims (primaire, secondaire puis parfois, tertiaire) qui au fur et à mesure des départs, affaibliront de façon conséquente la colonie. En fonction de la météo, quelques jours avant l’éclosion de la première cellule, la vieille reine, mise à la diète pour alléger son poids et lui permettre de s’envoler, partira avec pratiquement la moitié de la population ; de la première éclosion sortira la reine de la colonie et les ouvrières procèderont à la destruction des cellules restantes (sauf en cas d’essaimage secondaire).
Quelques jours après sa naissance, si les conditions météorologiques le permettent, la jeune reine s’envolera pour le vol nuptial, accompagnée d’une vingtaine d’abeilles. Elle sera alors fécondée par plusieurs mâles ou faux bourdons (une vingtaine) provenant de diverses souches génétiques. Durant sa vie, ce sera sa seule sortie de la ruche (en dehors de l’essaimage). Dans certains écrits, il est indiqué que la reine pourrait effectuer plusieurs sorties pour ce vol de fécondation.
À noter qu’il faudra surveiller, dans une ruche ayant essaimé, le « remérage », c’est-à-dire le fait que la nouvelle reine ait bien commencé sa ponte. Si, au bout de 3 ou 4 semaines après l’essaimage, l’on n’observe pas de ponte dans la ruche « souche », il faudra introduire dans celle-ci un cadre de couvain ouvert avec œufs, provenant d’une bonne colonie, afin que les abeilles élèvent une nouvelle reine.
C’est un peu l’effervescence au rucher et la présence de l’apiculteur est indispensable pour :
Surveiller l’essaimage et essayer de le prévenir
Préparer des ruchettes et des cadres de cire gaufrée.
La cueillette des essaims et la mise en ruche.
Surveiller les colonies en développement et pour celles qui ont des hausses, surveiller le remplissage.
Effectuer les premières récoltes. Les miels de printemps, et en particulier celui de colza, sont très riches en glucose. Cette caractéristique fait qu’ils cristallisent rapidement, y compris dans les hausses, d’autant plus si les températures sont basses. Il faut envisager les premières récoltes dès la défloraison des colzas (il faut, si possible, extraire dans un local chauffé et déshumidifié).
Comment prévenir l’essaimage ? Sans les détailler, voici quelques conseils, facilement applicables :
A la visite de printemps, bien apprécier les provisions et enlever les cadres de rives, un ou deux bien souvent pourvus de réserves et les remplacer par un ou deux cadres de cire gaufrée à placer juste après le cadre de pollen.
Au-delà de cinq cadres de couvain, prélever des cadres pour faire des essaims. C’est une stratégie « payante » : on limite l’essaimage et, à la fois, on obtient de nouvelles colonies.
Poser des hausses pour donner du volume
Surveiller chaque semaine pour voir l’apparition des premières cellules et les détruire ; au bout de deux ou trois passages avec destruction, la fièvre sera normalement retombée. Attention : vérifier la présence d’œufs ou de très jeunes larves avant de détruire les cellules royales ! Cette pratique demande du temps et peut parfois perturber la colonie et la rendre agressive.
Grille à reine ou pas : à chacun sa méthode, mais sur le plan sanitaire, il est incontestable que les grilles à reine empêchent la ponte dans les hausses et ainsi le miel contenu dans les cellules n’est pas en contact avec celles qui ont contenu du couvain. Par ailleurs, le goût du miel peut en être un peu altéré et il peut dans certains cas, avoir un goût dit « animal ». De même, le travail lors de la récolte est grandement facilité grâce à l’absence de couvain.
Récolte de pollen
C’est également la période favorable pour poser des grilles à propolis pour ceux qui veulent en récupérer pour leur consommation personnelle et également les trappes à pollen, qu’elles soient intégrées dans le plateau ou celles de façade. Un conseil : attendez la défloraison du pissenlit, car son pollen est très amer. Ce pollen pourra être utilisé de deux façons : pour la consommation de l’apiculteur, ou pour distribuer aux colonies à la sortie de l’hiver en le mélangeant avec du candi, il aura un effet dynamisant et remplacera avantageusement les pâtes protéinées du commerce.
Nous risquons d’avoir assez tôt, ce que l’on appelle le « trou de miellée », moment où les floraisons printanières s’arrêtent avant que celles d’été débutent, c’est-à-dire vers le 10 juin jusqu’à la troisième semaine de juillet.
Rendez-vous maintenant en juin. A.L. et K.L.
Infos complémentaires : https://lamancheapicole.fr/
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